virus et gros sous
C'est aujourd'hui que s'ouvre à Toronto le 16ème sommet international sur le SIDA.
Une phrase résume assez bien la situation actuelle du virus: "25 ans , 25 millions de morts"... c'est brutal, mais le SIDA ne fait pas de cadeaux non plus.
Ce sommet va réunir quelques 20 000 spécialistes et des porte parole "people" comme Richard Gere et les Gates. Cette année, 3 objectifs: dresser un inventaire des ressources nécessaires pour lutter contre le virus(ça risque d'être rapide!!) , étudier les dernières avancées thérapeutiques (idem!!) et faire le point sur l'accès aux soins dans les pays du sud, qui, rappelons-le sont les plus touchés par le SIDA...
38 millions de personnes vivraient aujourd'hui avec le SIDA dont 25 millions en Afrique subsaharienne, et dans certaines régions du continent; c'est jusqu'à 40% de la population qui est touchée.... rien que ça. Des régions entières vont être rayées de la carte dans quelques années.
L'accès aux soins dans les pays en développement est minoritaire. Seuls 20% des malades peuvent espérer y prétendre. De plus, tous les gouvernements ne s'occupent pas du SIDA de la même façon: si le Brésil a généralisé l'accès aux traitements; l'Afrique du Sud reste impuissante, l'Inde préfère exporter ses propres médicaments génériques plutôt que soigner ses 6 millions de malades... Quant à la Chine, comme pour tout, c'est silence radio, elle ne communique pas sur ses malades du SIDA et ils meurent en silence.
Et pourtant , il y a de l'argent pour des programmes de soins. Les institutions internationales ont dépensé 8.3 milliards de dollars en 2005, mais nous sommes encore trop loin du compte, il en faudrait 12 milliards...
L'argent n'est pas suffisant et ce qui est employé pour la lutte contre le SIDA est source de polémique entre les pays donateurs pour savoir qui fait mieux que l'autre. La France et les Etats Unis par exemple se tirent dans les pattes mutuellement pour savoir qui donne plus, qui fait quoi et comment, qui aide mieux... Les aides sont dispersées et diluées. Au bout du compte, ce sont les populations malades qui en payent les conséquences.
Pas sûre que ce 16ème sommet fasse avancer les choses. Mais on parle du problème, c'est déjà pas si mal. Une larme dans l'océan, sans doute, mais à force...