maudite soit la guerre, n'en déplaise à certains...

Publié le par Louise

Lisez ceci, s'il vous plaît:

" quant à ceux qui n'ont point vécu ce temps [ la guerre], il arrive que leurs propos me révoltent et m'inquiètent terriblement. [...]

J'ai eu la chance de tourner le bouton de mon récepteur au moment où un homme qui devait avoir une dizaine d'années à l'heure où se déroulèrent les événements [la deuxième Guerre Mondiale] disait à peu près ceci: "c'était une belle aventure. Je me plongerais volontiers dans une aventure pareille. je regrette que les jeunes d'aujourd'hui tordent le nez sur le service militaire. Moi, j'ai le goût de l'aventure et la guerre en est une."

Tu vois que la guerre n'est pas morte, qu'elle ne fait pas horreur à tout le monde et que des individus se déclarent tout prêts à revivre une aventure qui coûta des millions de blessés, de torturés, de déportés et de morts. Le pire, c'est qu'un homme puisse le dire devant des millions de survivants estropiés, diminués, meurtris à jamais et que personne ne lui reproche son manque de pudeur.

 A ce garçon qui regrette de n'avoir pas eu l'occasion de vivre pareille époque, on pourrait conseiller la visite des cimetières militaires, mais ce serait une naïveté, il n'a pas pu vivre tant d'années sans que lui tombent sous les yeux des images horribles de ce temps. Avec le talent en moins, sans doute cet homme est-il de la race des "poètes qui bavent dans des clairons" que détestait Jean Giono. "

ce texte est issu de Lettre à un képi blanc de Bernard Clavel...

(le tutoiement est donc destiné à ce képi blanc)

ce livre est la suite du Silence des Armes, que je conseille à tous les nostalgiques de la guerre glorieuse... La guerre c'est la trouille vissée au ventre tout le temps, les copains qui agonisent en se vidant de leurs intestins, la boue, la pisse qu'on boit quand on n'en peut plus , les suicides, les mutilations volontaires pour ne plus monter au front, l'odeur du sang et des cadavres, la faim, la douleur, les larmes des gamins qui écrivent à leurs mères que tout va bien pour ne pas qu'elles pleurent, tout ça pour que des gloriolistes se pavanent à l'arrière.

Dernière chose: " Tout au long de l'Histoire, les meilleurs se sont entre-tués pour faire aux pires un rempart de leurs corps puis un pédestal de leurs cadavres. c'est même cela que les hommes ont réussi à faire passer pour l'honneur et la fidélité." Gilbert CESBRON

 

 

Publié dans coups de gueule

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